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Marché de l'art ou création d'emplois, pourquoi faut-il choisir ? (*)

La proposition de remettre les œuvres d'art dans le périmètre de l'ISF a déclenché une réaction très vive dans le petit monde des politiques. La plupart des membres de la majorité présidentielle - soutenus par le Président de la République et le Premier Ministre - se sont mobilisés pour s'élever contre cette mesure : nos chefs d'œuvres vont partir à l'étranger, la France va perdre sa place sur le marché de l'art international, nous allons abandonner notre exception culturelle, bref, la fin du monde est proche...

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Face à une si belle unanimité pour défendre notre patrimoine culturel et le marché de l'art, on peut légitimement se demander pourquoi le gouvernement et les députés ne se mobilisent pas avec autant d'ardeur lorsqu'il s'agit de défendre la croissance et l'emploi, par exemple au travers du statut JEI destiné à favoriser les jeunes entreprises innovantes?

 

La légitime recherche d'économies pour réduire notre déficit abyssal peut parfois conduire à de vraies aberrations. Fin 2010, un coup de rabot sur le dispositif JEI a eu pour conséquence de limiter très fortement les exonérations dont peuvent bénéficier les jeunes entreprises françaises consacrant au moins 15% de leurs dépenses à la recherche et à l'innovation.

 

Alors que toutes les associations d'entrepreneurs et tous les acteurs du numérique soutiennent le statut des Jeunes Entreprises Innovantes (JEI), et malgré un travail de fond pour expliquer l'impact sur la croissance et l'emploi des JEI, les débats à l'Assemblée nationale ont montré un refus de la part du Gouvernement d'adopter ne serait-ce qu'un report de la réforme des JEI au 1er janvier 2012.

 

Il faut rappeler que l'économie numérique est aujourd'hui l'un des principaux vecteurs de création d'emploi dans un contexte ou nous manquons désespérément de relais de croissance... Le rapport McKinsey sur l'impact de l'Internet sur nos finances publiques montre que l'économie de l'immatériel c'est 700.000 emplois nets créées  sur 15 ans, 3,2% du PIB, et surtout 25% de la croissance Française !

 

A l'occasion de l'installation du Conseil national du numérique, le Président de la République - qui a voulu démontrer son engagement dans le numérique avec la création de ce Conseil et la mise en place de l'e-G8 - avait qualifié la réforme JEI de « balle perdue » et avait ouvert la porte pour permettre l'adoption rapide d'un correctif.

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Malheureusement, il semble que cette parole forte se soit comme souvent égarée dans les méandres des débats entre parlementaires et ministres...

 

Ironie du sort, même le PS, dans son très folklorique programme numérique (**), projette de revenir sur le coup de rabot fiscal des JEI, en écrivant: "le statut des JEI a fait l'objet de modifications brutales en 2010. Nous rétablirons pour les jeunes entreprises en pleine croissance un statut fiscal et social favorable et stable."

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Le PS de Martine Aubry - qui, il faut le rappeler, souhaite relancer les très discutables emploi-jeunes et voudrait remettre en place un monopole des télécoms - se retrouve de facto mieux disant qu'un gouvernement de droite sur un sujet concernant l'aide aux entreprises... C'est assez fort de café, vous ne trouvez pas?

 

Plaisanterie mise à part, je me demande vraiment comment justifier que d'un côté les Milliards d'Euros du grand emprunt aillent pour l'essentiel dans le financement d'infrastructures ou de pôles de compétitivité comme Saclay, et que dans le même temps, on économise quelques dizaines de millions d'Euros sur le financement des entreprises innovantes, les seules qui pourront faire que ces infrastructures soient utilisées, valorisées et servent finalement leurs objectifs de création de richesse?

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Tout cela n'a pas de sens. Un tableau, une sculpture, une installation, aussi créative soit-elle n'est pas un vecteur de création d'emploi. Si il est légitime de soutenir le marché de l'art par des exonérations se chiffrant en milliards d'Euros, pourquoi s'attaquer aux JEI qui coutent si peu et qui créent de vrais emplois durables?

 

Au final, j'aimerais pouvoir me dire que les membres du gouvernement et du parlement qui se sont mobilisés avec tant d'énergie pour éviter que les œuvres d'art ne soient taxées, fassent preuve de la même détermination pour faire en sorte que nos jeunes entreprises innovantes - celles qui seront les grandes entreprises de demain - ne soient pas les victimes collatérales d'arbitrages budgétaires inconséquents...

 

(*) Version remaniée de la Tribune publiée dans le quotidien "les Echos" Vendredi 24 Juin

http://www.lesechos.fr/opinions/points_vue/0201461551373-faut-il-privilegier-le-marche-de-l-art-ou-la-creation-d-emplois-185269.php

 

(**) Programme Numérique du PS

http://www.rue89.com/files/22juin_Programme_Numerique_PS_v4.pdf

 

Crédits Photos:

 

L'art, (c) Rueil TV

Film Batiment Anti Brise-glace (c) Odiam

Article le Populaire 27 mai 1936 (c) La Bataille Socialiste

Le prince Felipe d'Espagne à la foire d'art contemporain madrilène (c) J.J. Guillen - Keystone





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29Jun2011

Other Posts

Le numérique vaut bien un ministère !

La campagne #keepfleur menée sur Twitter pour sauver le soldat Fleur Pellerin n’y aura rien changé : la liste des 16 ministres du nouveau gouvernement de Manuel Valls ne comporte pas de ministre dédié au numérique. On se retrouve avec un portefeuille mélangeant Economie, Redressement Productif et Numérique. Son titulaire ? Le bouillonnant Arnaud Montebourg. On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein.

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En effet, c’est la première fois que le numérique est intégré à un ministère de premier plan, avec une figure qui dispose d’assez de poids politique pour gagner les arbitrages interministériels. Le numérique n’est plus exclusivement relégué en bas de la hiérarchie gouvernementale, et n’est plus considéré comme accessoire au même titre que… les anciens combattants ou la francophonie. C’est le verre à moitié plein : on peut y voir une forme de prise de conscience par notre Président de l’importance de la révolution digitale et son impact sur notre pays.

On a pourtant quelques raisons de penser que le verre est malheureusement à moitié vide. D’abord, est-ce qu’Arnaud Montebourg est la personne la mieux placée pour occuper cette position ? Ses prises de position passées quand il s’agissait du numérique, ne sont pas là pour nous rassurer. A titre d’exemple, citons son blocage pour le rachat de Dailymotion par Yahoo en mai dernier. Sa démarche partait sûrement d’une bonne intention, mais révèle aussi une perception biaisée de notre secteur et de ses enjeux. Ses propos sur le danger pour l’économie traditionnelle d’une innovation trop rapide et son interventionnisme dans la gestion des entreprises peuvent être perçus comme des freins potentiels au développement d’une vraie industrie digitale française. On ne peut pas aborder le numérique avec la même grille de lecture que l’industrie ! Il existe des spécificités dans notre secteur qu’il faut prendre en compte, notamment dans la fiscalité : l’actionnariat salarié, le Crédit Impôt Recherche, ou même le seuil du Crédit Impôt Compétitivité Emploi, sont autant de réformes qui ont besoin d’être adaptées à la particularité de nos entreprises.

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Revenons a contrario sur l’ancienne titulaire du poste, Fleur Pellerin, pour dessiner le portrait-robot de la figure dont le numérique a besoin : compréhension des enjeux, ouverture sur la communauté des entrepreneurs, projets concrets comme la FrenchTech… C’est la première fois qu’une ministre, certes déléguée, réunit autant d’atouts pour réussir. Compte tenu de son travail exceptionnel, la récompenser aurait été un signal fort. Avoir une figure dédiée sur le sujet aurait aussi été une confirmation de l’importance accordée au numérique  par notre gouvernement : aujourd’hui, nous pouvons craindre que notre sujet ne soit noyé dans un plus grand ensemble.

Plus globalement, et au-delà des questions de personnes et de portefeuilles ministériels, il nous faut pour la France numérique, une figure emblématique à la hauteur de la transformation digitale de notre pays. Tout est bouleversé avec les nouvelles technologies ! L’administration, le système éducatif, le modèle de nos entreprises… le numérique est partout. C’est pourquoi l’impulsion en faveur de ce secteur doit être portée au sommet, par un ministre bien placé, voire même par le Premier ministre ou le Président en personne.  Force est de constater qu’aujourd’hui, avec la configuration du nouveau gouvernement, nous sommes loin du compte.

Prenons un cas concret de réforme de l’Etat : un vrai projet ambitieux d’administration numérique sur un plan national permettrait d’améliorer la qualité du service rendu, de faire des économies en renforçant la productivité des agents, d’acculturer une grande partie de la population au digital et enfin, de soutenir les entreprises françaises du secteur grâce à la commande publique.

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Mais pour faire aboutir un tel chantier qui touche toutes les administrations, un ministre isolé, aussi talentueux soit-il, ne peut réussir sans avoir tout l’appareil de l’Etat derrière lui. C’est le paradoxe de cette nouvelle révolution industrielle du XXIème siècle : fruit de l’initiative individuelle et des acteurs du privé, elle ne peut produire tous ses effets qu’au travers d’une volonté forte d’accompagnement du changement au plus haut niveau de l’Etat.

Pour que cette transformation de la société soit aussi un facteur de progrès pour toutes les couches sociales, nous ne pouvons qu’espérer une prise de conscience de l’enjeu, afin qu’au niveau du gouvernement, le numérique soit enfin considéré comme indispensable, et non plus périphérique. Le mercato gouvernemental n’est pas fini. La semaine prochaine seront nommés les secrétaires d’Etat. Lorsque sortira sur le perron de l’Elysée le secrétaire général de la présidence, nous attendrons d’entendre dans sa bouche les mots « Fleur Pellerin » ou « numérique »…

Note: Tribune originellement Publiée le 04/04 dans Le Plus du Nouvel Obs http://t.co/bRkzviSnNu

Crédits Photos:

Arnaud Montebourg (c) Zaman France

Verre à Moitié Vide (c) Blog Attraction

 

 










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7Apr2014
Pour être innovant, rien ne sert de courir, il faut partir à point !

L'innovation. Le nerf de la guerre technologique. Le point qui fait la différence entre les acteurs de l'écosystème numérique. Le centre d'intérêt des analystes et blogueurs qui attribuent un certificat au plus innovant. Ce mot dans notre univers peut avoir plusieurs sens.

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Steve Jobs est, pour tous, le père de l'innovation technologique. Malgré son décès, on continue de le citer en référence. Que retient-on de lui ? Cette phrase magique qui a fait le succès d'Apple : « Think different » ! Mais, qu’est-ce que cela veut dire exactement ? La capacité de se réinventer, de trouver la bonne idée qui tue, le dépassement de soi ?

Quand on regarde de plus près l'histoire de la firme à la pomme, on se rend vite compte qu'être le premier à imaginer un produit qui n'existe pas, ne suffit pas à devenir le leader de sa catégorie. L'iPod ? Les baladeurs MP3 existait déjà depuis longtemps, sans qu'aucun modèle n'arrive à émerger. L'iPhone ? Idem, à sa sortie, cela faisait un moment que les écrans tactiles et les smartphones équipaient certaines catégories d'utilisateurs dans le monde professionnel et chez les early adopters.

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Moralité : pour être innovant, cela ne sert pas seulement d'être le premier ; il faut surtout arriver au bon moment sur un marché parfois déjà ouvert par d’autres concurrents. Le « Think different », c’est ce qui permettra d’apporter la qualité qui rend le produit indispensable pour l’utilisateur. Il ne faut donc pas forcément courir en tête, mais il faut surtout être le meilleur !

Il n'est pas question ici de dire qu’Apple n’est pas innovante. Elle l’est évidemment au travers la pénétration extraordinaire de leurs outils dans notre vie quotidienne. Mais, c'est justement là le secret de la réussite. L'innovation dans le numérique, ce n’est pas seulement de la technique, c’est aussi du marketing et des usages ! Le mieux est parfois de laisser les autres créer le besoin pour mieux y répondre par la solution la plus ergonomique, en phase avec l'attente de l'utilisateur. D'ailleurs son principal challenger Samsung est en passe de suivre le même chemin après avoir été longtemps perçu comme un constructeur fiable techniquement, mais pas très novateur. Aujourd’hui, ses téléphones mobiles reprennent les clés de la réussite de l’iPhone, déjà bien introduit sur le marché, mais arrivent enrobés d’une nouvelle couche d’innovation. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les deux géants se sont mutuellement accusés de contrefaçon !

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L’innovation n’a de sens que couplée à un principe de réalité économique : pas de recette-miracle, il ne suffit pas de l'idée révolutionnaire pour que cela marche ! Prenons un cas concret : l'impression 3D. Tout le monde en parle, les applications sont très impressionnantes, mais au-delà de quelques cas anecdotiques qui intéressent les médias, on n’est pas encore certain du modèle économique qui fera émerger cette nouvelle technologie. Pourtant, l’impression 3D finira par trouver le succès, mais seulement lorsqu’une entreprise trouver un produit qui aura une utilité directe pour l’utilisateur, loin du gadget !

La France s’est construite sur une logique de recherche, sûrement passionnante mais parfois sans débouchés réels. Le passage à une dynamique d'innovation inscrite dans le quotidien donnerait un vrai coup de boost à notre écosystème ! Symboliquement, la mesure la plus emblématique de soutien à nos entreprises, s'appelle le Crédit Impôt Recherche. Il serait peut-être temps de passer au Crédit Impôt Innovation !

Note :

Tribune également Publiée dans 01 Business le 20 Juin 2013

Crédits Photos :

The Jobs way – think different (c) Upbeatmarketing.wordpress.com

Le lièvre et la tortue (c) Environnement.ecole.free.fr

Poisson dans l’ampoule (c) Paris, capitale de l’innovation/ Digicom 2012/ Ecs-paris.com





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5Jul2013

@roxannevarza Super ambiance chez Spark, des entrepreneurs plein d'énergie, des projets cools, j'y retourne quand tu veux ;-) cc @tariqkrim

From @bvanryb - Original post

7Jun2013
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